Avant que nous pensions, que nous décidions quoi que ce soit, il y a une Présence, il y a une Clarté, qui spontanément sont là. Ce qui nous apparaît comme “vide” est en fait l’Espace primordial, la Nature radieuse à laquelle nous appartenons. Ce vide lumineux est cela même qui nous constitue, est la Présence en laquelle nous vivons. C’est notre Nature, la Base depuis laquelle nous conceptualisons, nous agissons. Constamment nous sommes cela. Aussi, nous n’allons pas le devenir. C’est juste qu’illusionnés, nous l’oublions dans l’expression multiple des formes. Tout comme nous oublions à la vue d’un vase, d’une tasse ou d’une assiette, qu’il ne s’agit que d’argile. La forme ne fait rien, ne produit rien, n’ajoute rien à la Nature. Les vagues sur l’océan ne sont pas autre chose que l’océan. Toutes finissent par retomber. De façon similaire, toutes nos pensées, toutes nos paroles s’envolent, tous nos gestes s’évanouissent… Les formes aussi nombreuses, aussi grandes soient-elles sont éphémères. Elles sont illusoires. Formée ou non formée la Nature reste la Nature indivisible. Bien que nous en soyons, une forme, une expression, nous sommes en recherche de cette nature. Par-delà tout ce qui s’élève et retombe, par-delà les unions et les divorces, pouvons-nous reconnaître que nous demeurons Présence et Clarté ? Prenez le temps de vous poser et d’être un moment sans rien faire. Si vous abandonnez toute activité matérielle et spirituelle et que vous êtes aussi libre d’intention qu’un caillou, vous constaterez que Présence et Clarté continuent de jaillir. À travers votre “êtreté” et vos sens, une émergence cognitive (conscience non duelle) s’actualise spontanément. Il en va de même lorsque la bobine du film se vide sur le projecteur, sa lumière continue d’illuminer l’écran. Ou, lorsque l’on retire les objets placés devant un miroir, son éclat et sa luminosité persistent.
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